Crosby, Stills, Nash & Young en 1974 : déjà vu, mais plus encore…1 / 1
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CSNY 1974 (Crosby, Stills, Nash & Young. Rhino Records. 3 CD. 1 DVD bonus.)
C’est, dit-on, dans les vieux pots que l’on fait les meilleures confitures. En l’occurrence le dicton ne ment pas. En quelques mois, plusieurs albums de toute beauté signés de Stills, tout seul, ou de Crosby, Stills et Nash sont venus rafraîchir nos nostalgies adolescentes. Nous étions comblés, rassasiés, des bijoux ciselés des héros de Woodstock. Au moins le croyions-nous. Car voici la cerise sur le gâteau : le coffret magique du quatuor qui ne l’est pas moins.
Petit retour en arrière. Après « Déjà vu » puis la bombe « 4 Way Street », l’un des plus beaux disques de tous les temps, les « Beatles de la côte Ouest » s’étaient éparpillés dans la nature, enregistrant des albums solo ou tournant à travers les Etats-Unis chacun pour soi. Les Mousquetaires du folk rock avaient enregistré plusieurs morceaux pour un album qui devait s’appeler « Human Highway » – la photo de couverture avait même été tirée – mais l’opus était resté dans les limbes. Il ne sortira jamais, mais quelques chansons referont surface, ici ou là, au gré du temps et des humeurs.
On doutait de leur retour, certains pointant une guerre des ego ou les diverses addictions de l’un ou l’autre. Finalement, les quatre ont repris la route pour une série de mégaconcerts, trente et un exactement, dont le premier s’est tenu le 9 juillet à Seattle, et le dernier, le 14 septembre, en Angleterre dans un stade de Wembley archicomble. On croyait ces bandes perdues à jamais. Elles ont été retrouvées et patiemment restaurées par Graham Nash. Sur les trente et un concerts, cinq avaient été entièrement enregistrés. Dépoussiérées, les bandes sont époustouflantes.
Joutes de guitares
Les quatre gaillards ne s’étaient pas moqués de leurs fans. Après des séances de répétitions exigeantes, ils se sont présentés avec quarante morceaux à géométrie variable et une « set list » renouvelée tous les soirs. Le répertoire était connu, mais CSNY mettaient un point d’honneur à en donner des relectures inspirées. On entendra ici des versions originales de plusieurs de leurs musts, de sublimes chansons inédites apportées par Neil Young : « Hawaiian Sunrise », « Love Art Blues », « Traces ». On se régalera de versions habitées de morceaux comme « Revolution Blues », « Pushed It over the End », « Don’t Be Denied » ; ainsi que des joutes de guitare entre Stephen Stills et Neil Young. Au passage, on appréciera la fabuleuse reprise de « Blackbird » des Beatles. Et une petite pochade, « Good Bye Dick », coup de pied vachard et bien mérité à Richard Nixon en plein Watergate.
En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/week-end/culture/0203628628350-crosby-stills-nash-young-en-1974-deja-vu-mais-plus-encore-1029123.php?xtor=RSS-2094&lMBkH0t7H3AOk0p0.99