Quatre ans après le sentiment mitigé que m'avait laissé Sonic Boom aux premières écoutes, nous voici enfin devant notre platine avec une nouvelle galette de KISS dedans.
La pochette qui me semblait nullos au début me plaît assez (surtout en 3D) et colle finalement plutôt bien au contenu, comme d'ailleurs celle de Sonic Boom collait au contenu 70's...
Sonic Boom m'avait laissé un sentiment mitigé parce que je trouvais en toute franchise que Gene & Paul ne s'étaient pas foulés. Tout était trop orienté sur le KISS 70's, période certes Reine, mais là je trouvais la ficelle un peu trop grosse.
Aujourd'hui, cet album me branche plus, j'ai appris à faire abstraction de cet aspect et je trouve même, mais je vais m'en expliquer, que Sonic Boom est "mélodiquement" plus inspiré que Monster.
Monster serait l'album de la maturité si Kiss n'avait que quelques années d'existence. Ici je dirai donc que c'est vraiment un album de libération.
Libération de pas mal de trucs en fait ; l'instabilité du personnel bien entendu, mais aussi abandon définitif de pas mal de tics esthétiques/artistiques qui de mon point de vue nuisaient au talent du groupe. Fini les trips californiens de HITC, fini les relents 70's, fini les angoisses de tout accabi, KISS refait enfin du KISS qui se veut agressif, méchant, métallique sans être vraiment métalleux...
Du sang frais (surtout l'apport de Tommy à mon avis), un âge qui permet de n'avoir plus rien à perdre, une inspiration qui revient "presque" au top, et c'est parti pour Monster !
Pour les tracks :
Hell : bonne patate, du pur Stanley, rien à ajouter.
Wall : morceau surprenant avec sa rythmique en cascade qu'on dirait sortie de la gratte de Tom Morello et cette curieuse montée de guitare qui me rappelle Helkter Skelter des Scarabées. Bon morceau
Freak : je suis pas très fan, comme je l'ai écrit ailleurs, c'est trop "Thief in the night" style, par contre j'adore le solo !
Age of Stone : déjà écrit aussi, c'est la rythmique de Kic
k out the Jams des grands MC5 repompée à la note près, la mélodie est de mon point de vue archi poussive. Dans Rock Hard, Gene explique que ce morceau a justement été composé suite à une discussion sur le MC5 à qui il reprochait de ne pas avoir su rendre leurs morceaux assez efficaces. Sur ce coup, carton jaune, on est loin de la force de l'original...
Shout Mercy : chouette refrain, grosse guitare et Hoo Hoo à la Stones, j'adore !
Long Way : un seul mot me vient : moyen
Eat your Heart : Ca commence comme du Peter Criss a capella, puis un gros riff hard qui me rappelle un peu le KISS 90's. Bravo Gene, bon morceau pour finir en beauté un show !
Devil is me : morceau moderne mais avec une mélodie un peu fade. Trouver un riff c'est bien, mais il faut mettre de la viande autour de l'os !
Outta : Tommy a failli spondre un morceau complètement bâteau mais finalement il s'en sort toujours par un petit détail mélodique. Ca le sauve de mon point de vue.
All for : On est en plein Peter Criss 70's alors que c'est du Stanley. Tout ça est surprenant, mais c'est bon ! Aerosmith aurait pu écrire cette chanson !
Take me : bon morceau à plusieurs voix, j'aime surtout la rythmique un peu tribale.
Last chance : Haaa j'adore !
Voilà !
Du coup, c'est un bon cru de KISS auquel on a droit, il lui manque un "je ne sais quoi" pour passer au stade des grands albums du groupe.
Beaucoup ont parlé de la prod. c'est clair que ça aurait pu être mieux. Mais je pense surtout qu'il manque par exemple une grace que Vinnie avait su apporter sur Creatures of the night ; faire du KISS en révolutionnant le truc de l'intérieur, faire classique et moderne en même temps, familier et agressif.
Et puis, je persiste à penser que mélodiquement, ils ont la capacité de sortir mieux, même Sonic Boom a des accroches plus inoubliables il me semble.
Tel que c'est parti, la 3ème marche sera la bonne !
Conclusion : si on m'avait dit en 1980, à l'âge de 10 ans, lorsque j'ai acheté mon 1er 45T (qui était Shandi) à la supérette du coin qu'à 42 piges j'écouterais encore du nouveau matériel de KISS, j'en aurais pleuré de joie !
Je pleure pas, mais la joie est là !