GLENN HUGHES : Paris, Elysée Montmartre, 6/11/18
En un peu plus d'un an, Glenn Hughes est venu deux fois en France à savoir Vauréal le 4 février 2017 et donc hier soir à l'Elysée Montmartre. C'est dire s'il apprécie nos contrées, le Glenn. Cette fois-ci, aucun album à promouvoir du genre Resonate mais une séquence nostalgie tendant à revisiter le répertoire purpleien des Marks III et IV. Perso, j'attendais ça avec impatience, moi le gars qui a toujours adoré entre autres les Mistreated, Burn, You Keep On Moving , Might Just Take Your Life et Sail Away.
En première partie, nous avons droit à Koritni en mode trio acoustique. Lex Koritni, comme chacun sait, est doté d'une voix puissante et gouailleuse, reprenant les titres du groupe australien avec verve et conviction. C'est sympa mais bon au bout d'un moment, j'ai fini par m'ennuyer ferme connaissant cependant la réputation live du groupe sur le plan électrique. En première partie de Beth Hart en 2012, le groupe s'était acquitté d'un set acoustique qui m'avait laissé un meilleur souvenir. La reprise, en guise de conclusion, de Midnight Oil, Beds Are Burning m'a tiré de mon assoupissement passager.
C'est donc devant un parterre disséminé (il y avait également un match de Ligue des Champions (Naples / PSG) que le Glenn, , arborant un look hippie assez prononcé et après une intro teintée de nostalgie durant laquelle, on perçoit la voix de Jon Lord le présentant lors d'un concert (en
l'occurrence le Live In London de Purple), entame un percutant Stormbringer. Le son est correct mais moins bon, paraît-il, qu'à Vauréal l'an passé. Ca continue sur un détonnant Might Just Take Your Life bien meilleur bien évidemment que celui proposé sur The Purple Album de Whitesnake (que j'ai bien aimé ceci dit) puis Sail Away, un des morceaux de la Mark III que j'affectionne le plus. Glenn semble malade. Pas de problème majeur ni sur les notes aigües ni sur les notes très graves. En revanche, étonnamment, sur les phrasés qui requièrent des notes que l'on qualifiera "d'intermédiaires", on sent sa voix quelque peu éraillée et fatiguée, assez proche de la rupture.
C'est également le cas sur Gettin' Tighter mais bon, tout le monde sait qu'à 66 ans bien tassés, notre homme est doté de ressources vocales pour le moins inépuisables et se fend ainsi d'une version de..............................30 minutes......version durant laquelle chacun fait état de son talent d'instrumentiste. J'ai une affection particulière pour You Keep On Moving (je connais les paroles par coeur et donc j'aime la fredonner lorsque je me la passe
). Et puis, elle me rappelle des souvenirs d'ado.... :mrgreen:
Le California Jam '74 semble avoir marqué notre Glenn ('Feel the spirit of California Jam', c'est Glenn qui ne cesse de le marteler) au fer rouge puisqu'il s'évertue à le reproduire note pour note en particulier sur You Fool No One dans une version particulièrement étirée (et ce, sous l'impulsion de l'organiste qui exécute un solo à rallonge sur l'intro, quand j'écris "à rallonge", c'est comparable au fait de tirer une rallonge de 40 m dans votre jardin, pour faire court, c'est interminable.....). You Fool No One qui, comme vous le savez, comporte entre autres le fameux Blues popularisé par Ritchie Blackmore suivi d'un solo effectué ici par Soren Andersen. Il ne me semblait pas que les versions live d'époque de You Fool No One aient été aussi longues que celle entendue hier soir notamment un solo de batterie d'une bonne dizaine de minutes effectué par un batteur (dont j'ai oublié le nom) qui fait le show avec ses baguettes. Mistreated qui suit, est également victime du syndrome California Jam, une version globalement impeccable, Hughes parachevant sur un vibrant Georgia On My Mind.
Répertoire Mark III finito puisque juste après le rappel, le groupe revient sur un très puissant Smoke On The Water suivi d'un Highway Star (qui l'est tout autant) où du fait de son état pour le moins fébrile, l'ami Glenn éprouve quelques difficultés sur certains passages. En ce qui me concerne, j'ai toujours pensé que la Mark III n'avait pas toujours la carrure pour interpréter les morceaux de la Mark II, mais bon, ce n'est que mon avis. Au final, un très bon concert, même si je pense en toute sincérité, que celui de Vauréal était en tout point supérieur. Le Glenn, on le sait sensible, le garçon, très coutumier de ses Peace & Love promet au public parisien de revenir très vite lui rendre visite. Et nous y serons.