Imaginez un peu les gars. Vous êtes en 1970, vous venez d'enregistrer votre premier album. Qu'est-ce que vous faites après ? C'est à peu près en ces termes que le producteur Rick Rubin a entamé les sessions d'enregistrement de 13, le nouvel album de Black Sabbath, avec trois de ses membres d'origine, le chanteur Ozzy Osbourne, 64 ans, le guitariste Tony Iommi, 65 ans, et le bassiste Geezer Butler, 63 ans.
Si le batteur Bill Ward a quitté le navire pour d'obscures raisons contractuelles, il s'agit sans doute d'une des reformations les plus attendues de l'histoire du metal, régulièrement espérée depuis le départ d'Ozzy, il y a 34 ans. L'une des plus légitimes aussi tant l'empreinte du groupe de Birmingham – ses quatre premiers disques en particulier – est évidente sur à peu près 99% des albums de metal, d'hier et d'aujourd'hui. Sans des titres mythique comme "Iron Man", "Paranoid", "War Pigs" ou "NIB", pas de Metallica, pas de Slipknot, pas d'Alice in Chains, pas de Melvins ou de Marilyn Manson non plus.
Des papys en pleine forme
Ce son lourd, lent, menaçant, qui a marqué des générations de musiciens chevelus, on le retrouve presque à l'identique dès le premier morceau de 13, le bien nommé "End of the Beginning", cousin évident du "Black Sabbath" qui ouvrait l'album du même nom. De "Loner" à "Dear Father" en passant par "God is dead?", "Zeitgeist" et "Damaged Soul", le quatuor se rappelle à ses origines heavy blues avec cohérence et sans concession à l'air du temps. Exit les tubes calibrés des albums solo d'Ozzy. Sous l'impulsion de Rick Rubin, Black Sabbath se focalise sur les atmosphères et l'interaction entre les musiciens. Un plaisir rendu presque palpable par la production, sèche, sans fioriture.
A la guitare, le "patron" Tony Iommi, qui livre un dur combat contre la maladie, se révèle aussi inspiré que lors de ses jeunes années, tout comme son compère Geezer Butler et sa basse rondelette. Moins flippant que dans les seventies, mais doté d'un timbre reconnaissable entre mille, Ozzy Osbourne ne tire jamais la couverture à lui, en dépit de son statut de star médiatique, au-delà du monde de la musique.
A Bercy en décembre
Seul bémol ? Le jeu du batteur de Rage Against The Machine, Brad Wilk, solide mais bien moins créatif que celui du bon vieux Bill Ward. Son absence n'empêchera pas les fans de célébrer cette messe noire musicale qui se prolongera sur scène dans les mois qui viennent. Escale parisienne le 2 décembre prochain, à Bercy. Vous pouvez (re)sortir les crucifix.
Jérôme Vermelin More Sharing ServicesPartager ET AUSSI Black Sabbath : malheureux en amour, heureux en musique ?Le heavy metal, ça conserve. Près de 45 ans après sa naissance à Birmingham, en Angleterre, Black Sabbath a entamé samedi en Nouvelle-Zélande sa tournée de reformation. Avec le chanteur Ozzy Osbourne, le guitariste Tony Iommi, le bassiste Geezer Butler, mais sans le batteur Bill Ward, démissionnaire pour d'obscures raisons contractuelles. Sous l'égide du producteur Rick Rubin,... (journal Métro)
Mon album metal préféré de 2013....
Je mise sur Metallica pour 2014....