GOV'T MULE : Paris, Trianon, 30/10/17
Troisième concert de la Mule en 7 sept ans pour votre serviteur. Ah bah quand on aime, on ne compte pas et là cette fois-ci, c'est en compagnie de Mme Phil, désireuse de voir enfin ce groupe qu'elle affectionne tant, du moins pour les titres "chantés" par le talentueux Warren Haynes. Le Trianon, pour l'occasion, est bien rempli. Complet ? Pas tout à fait sûr. En tous les cas, ce qui est sûr est que ce que l'on nous prévoit, ce sera un concert "longue durée" articulé autour de deux sets.
L'opener qui vient nous percuter les tympans, c'est Brand New Angel extrait de cet excellent album intitulé High & Mighty, un titre bien soutenu par une section rythmique de plomb qui s'étire sur quasiment 10 minutes sans une seule minute d'ennui. Matt Abts à la batterie est effectivement impressionnant de talent et de précision. Même chose pour le bassiste Jorgen Carlsson. Danny Louis, atiffé de son sempiternel bonnet est à peine visible derrière son clavier.
Gov't Mule n'a jamais fait dans la palabre (ça peut certes manquer car sur le premier set, le quartet, en fait Warren Haynes ne nous aura furtivement lâchés que cinq petits "Thank You", je les ai comptés....). M'avait semblé plus chaleureux, le Warren lors de ses précédentes venues, y compris celle en solo à l'occasion de la tournée Man In Motion en 2011. Pas grave, soucieux de ne pas rompre le rythme soutenu mis en place, Warren Haynes et son band enchainent sur Lay Your Burden Down, un titre encore plus ancien puisqu'il figure sur Life Before Insanity paru en 2000.
Ensuite, il y a erreur de casting à mon avis. En effet, le groupe s'embarque dans une jam à rallonge (qui débute avec Inside Outside Woman Blues #3 puis About To Rage, Game Face, Mountain Jam et re-Game Face), que dis-je, 3 jams à rallonge ponctuées de soli à n'en plus finir. Guère mélodieux, les soli. Je sais, c'est Gov't Mule, on sait à quoi s'attendre puisque comme je l'ai précisé auparavant, c'est la 3ème fois que je les vois mais là, je l'avoue, je me suis ennuyé ferme. Je ne préfère pas regarder ma chère voisine.... Certes, ce sont de la virtuosité et de la technique. Comprends pas qu'avec un album de la trempe de Revolution Come...Revolution Go, il (le Warren) n'ait d'entrée de jeu décidé de le présenter. Ce sera certes fait au bout d'une demi-heure avec Sarah Surrender, Easy Times et Stone Cold Rage délivrés eux aussi dans des versions étirées et précédées de l'excellente cover des J.B's (groupe dans lequel sévit James Brown dans les 70's) Doing It To Death mais diantre que ce fut dur et long......... Fin donc du 1er set au bout de 90 minutes et 20 minutes d'entracte. Deux potes situés devant moi en profitent pour se barrer.......Deux "Ronans"...
Le 2ème set démarre sur un And Your Bird Can Sing des Fab Four extrait de Revolver que certains s'appliquent à affirmer qu'il s'agit du meilleur album du quartet liverpudlian, ce qui n'est pas faux tant cet opus est riche et varié. On est donc un peu plus dans un registre de titres "chantés" et plus abordables, dirons nous et ce, grâce au title track du nouvel album Revolution Come...Revolution Go et Which Way Do We Run de The Deepest End Vol.2 de 2002 assez étiré malgré tout. Très étirée sera également (10 minutes, on va dire) la version de Freeway Jam de Jeff Beck permettant au groupe de s'illustrer une nouvelle fois dans une virtuosité avérée. Moins pénible que dans le premier set.
Gov't Mule nous gratifie d'un 5ème titre du nouvel opus, Travelin' Tune suivi d'un magnifique Captured extrait de Shout!. Une version merveilleuse, étincelante et émouvante sans artifices (là, ils ont mis le feu à la salle.....) qui vous prend aux tripes. Un des grands moments de ce concert pour moi. Mais il y en aura d'autres dans peu de temps, je vous l'assure. Thorazine Shuffle, un classique du groupe vient clore provisoirement ce chapitre puisque moins de cinq minutes plus tard surgit de nulle part, enfin si des coulisses, Bernie Marsden, l'un des deux guitaristes de la formation légendaire de Whitesnake pour une jam mémorable (et cette fois-ci loin d'être ennuyeuse) sur Blue Sky de l'Allman Brothers Band. Les deux compères se renvoient tour à tour les solos les plus fous. Force est de constater que l'ami Marsden n'a rien perdu de sa superbe. Il le prouve une nouvelle fois sur le groovy et punchy Feel Like Breaking Up Somebody's Home d'Albert King qui conclut ce superbe second set de fort belle façon. Bref, ça se termine mieux que ça n'avait commencé. Ceci dit, même si l'on sait que la setlist change tous les soirs, il n'empêche que certains standards comme Time To Confess, Soulshine (réclamé à un moment donné) ou Beautifully Broken se doivent d'être présents de façon, je dirais, à rompre quelque peu la monotonie des jams du début. Ce n'est que mon avis mais placer quelques titres peut-être plus "faciles" d'accès aurait certainement été plus judicieux. Un bon concert de Gov't Mule mais pas forcément le meilleur si je compare avec les deux précédents.
Après donc un certain temps à discuter du concert avec les potes, les membres du groupe ainsi que Bernie Marsden, très disponibles soit dit en passant sachant que le lendemain, ils doivent se produire au Paradiso d'Amsterdam, sortent au compte-gouttes pour se livrer aux autographes de rigueur en toute amabilité. En ce qui me concerne, je leur fais signer respectivement deux vinyles ainsi qu'une baguette de batterie à Matt Abts, baguette que j'avais récupérée lors d'un concert au Bataclan en 2010. Merci Messieurs pour votre générosité.