ALICIA F.

ALICIA F. : Welcome To My F*** World

Mes deux forums ont souvent fait la promotion de jeunes artistes ou groupes bourrés de talent et c'est le cas avec Alicia F. qui vient de publier son premier album intitulé Welcome To My F*** World qui, précisons-le, avait été précédé d'un EP aujourd'hui introuvable. Un album gorgé d'énergie émanant d'une femme déterminée qui a de l'ambition dans le domaine du Rock. Oeuvrant dans un punk rock acide et acéré, Alicia F. s'entoure de fines gâchettes telles que Tony Marlow à la guitare qui fait des merveilles sur des morceaux catchy comme Hey You, Freedom's Running, Because I'm Your Enemy, ce dernier étant littéralement emporté par une basse orageuse et percutante tenue par l'excellent Fredo Lherm.

Kill Kill Kill et son ambiance sans concessions à la Motörhead ne font pas dans la dentelle et la production "brute de pomme" réalisée par Seb Le Bison offre un cachet véritablement authentique à cet album bourré d'énergie. C'est simple, binaire (notamment sur Silver Fox) et percutant à la fois le tout chapeauté par la voix d'Alicia qui, tantôt lorgne déjà vers une Blondie en plus énervée (sur City Of Broken Dreams) ou une Joan Jett en mode épileptique notamment quand elle décide de ramener à la vie le tubesque Cherry Bomb des Runaways. Elle sait également s'orienter vers des atmosphères guillerettes très 60's sur Speedrock voire boogie sur un Gimme A Break très enjoué. la voix d'Alicia y est râgeuse et vindicative.

Alicia sait aussi se faire tendre et langoureuse via des titres comme Aileen. Eh oui, la dame est une grande sensible. Mais bon, ça ne dure pas trop longtemps ainsi que je l'ai écrit précédemment, on n'est pas là pour faire dans la "larmoyure" (je sais, ça n'existe pas...) et l'on revient de suite vers quelque chose de percutant. Moi, j'vous l'dis, avec ce premier album râgeur qui se conclut sur une parole sage du regretté Marc Zermati, Alicia nous emmène direct au Pays des Merveilles. Et dire qu'elle est déjà en train d'écrire ce qui sera son deuxième album dans la foulée. Elle n'est pas belle la vie ?

ALICIA F. : Romainville, Aux 3 Comptoirs, 25/11/23

J'avais, depuis des lustres, promis à Alicia de venir assister à l'un de ses concerts. Et c'est donc en ce 25 novembre un peu frais que je m'y rends tranquillement mais sûrement. Alicia est déjà là, en train de déguster en compagnie de Tony son guitariste de compagnon ainsi que les deux autres membres de son groupe, une délicieuse pizza alors que de mon côté, je patiente, seul, (je ne connais personne) non loin de la scène.

Sur les entrefaites, je vois là, Alicia surgir de nulle part pour me saluer avec la spontanéité qui lui est si naturelle et me signer son 1er album dont elle est si fière, un album que j'avais chroniqué en son temps.

Le concert sera en deux parties et présentera un répertoire plutôt punky donc très catchy allant jusqu'à s'essayer avec brio à plusieurs covers superbement exécutées. Paranoid, Summertime Blues, Harley Davidson, Eighteen pour le 1er set et Cherry Bomb, I Love Rock And Roll, Folsom Prison Blues, I Wanna Be Your Dog (sur laquelle Alicia entre dans une transe épileptique, n'hésitant pas à s'allonger sur le sol pour déclamer rageusement ses paroles virulentes).

Tony, le guitariste distille les solos avec une précision chirurgicale tandis que bassiste et batteur bastonnent grave derrière. Etonnamment pour une aussi petite structure, le son s'avère être très bon pour la musique rugueuse qui nous est délivrée. Tout naturellement, son album Welcome To My F****** World est dignement représenté via des titres comme Hey You, City Of Broken Dreams, Kill Kill Kill, Because I'm Your Enemy, Monthly Visitors et bien d'autres. Nous avons également l'immense privilège d'avoir en exclusivité l'interprétation d'un nouveau titre intitulé Charnelle Détresse.

Il y a toujours un instant-émotion pendant un concert. Celui-ci se traduit via un Skydog Forever qui se veut être un vibrant hommage à Marc Zermati, un grand producteur précurseur du rock et du punk en France, décédé d'une crise cardiaque en 2020. On sent notre Alicia visiblement très émue se souvenant non sans une petite larmichette à l'oeil, de l'aide précieuse que lui a apportée le défunt producteur au moment de la réalisation de l'album.

Le set s'achève sur un abrasif I Fought The Law des Clash qui ravit la modeste assistance au plus haut point et ce, dans une atmosphère particulièrement bon enfant.

"Alicia, promis, je reviendrai te revoir !!!!!!!!!!!!!!!!"












Un photographe pour le moins téméraire.