MICHAEL SCHENKER : Vauréal, Le Forum, 16/5/13
Michael Schenker,
je ne l'avais pas vu depuis la tournée Perfect Timing en 1988 (le 14
mars pour être précis) avec Robin McAuley au chant. Le groupe assurait
ce soir là à Bercy la première partie de Def Leppard qui, à l'époque,
était en pleine bourre avec Hysteria.
Cette fois-ci, pas de nouveaux
titres à défendre sur scène mais un double live intitulé Temple Of
Rock-Live In Europe sorti il y a quelques mois.
En première
partie, un groupe, répondant aux doux nom d'Absolva, entame les
hostilités avec un hard rock très classique, loin donc d'être original
voire même gonflant à la longue. Le batteur se prend pour John Bonham
sans en avoir le talent, le guitariste délivre des soli assourdissants
et le bassiste ne cesse d'agiter son épaisse crinière blonde. Bref, on
oubliera vite. Je suis déjà fatigué.
Un
joli backdrop orne la scène, backdrop qui annonce la sortie d'un album
qui, théoriquement, verra le jour aux alentours des fêtes de fin
d'année.
Les
lumières s'éteignent brusquement puis le Schenk surgit de nulle part
pour nous asséner d'entrée de jeu un magnifique solo. Le reste du groupe
entame un Lovedrive bien pêchu suivi d'un Another Piece Of Meat et d'un Armed
And Ready qui le sont tout autant. Sur le registre scorpionnesque, la
voix de Doogie White passe globalement bien mais il en sera tout
autrement sur le répertoire du MSG avec un Assault Attack totalement
massacré, Rock My Nights Away (déjà que ce titre est mauvais sur Built
To Destroy et le live Rock Will Never Die) mais là, on atteint des
sommets de nullité dans l'interprétation de White. Il n'y est pas et
surtout, il fait la gueule (photo à l'appui). Je doute que cette
association va durer même s'il y a une perspective d'album. Ca se
poursuivra avec un Attack Of The Mad Axeman assourdissant et une
prestation de White qui relève bien plus de la honte qu'autre chose.
Gary Barden n'est pas un chanteur exceptionnel mais au moins il chante
juste. A noter que ce titre emblématique aura été précédé d'un autre
titre tout aussi emblématique, à savoir Into The Arena.
D'ailleurs,
ça l'énerve le Doogie qui demande plusieurs fois au public de ne pas
prendre de photos avec les portables. Il en vient même à faire "les gros
yeux" à certains qui n'obtempèrent pas. Du coup, à maintes reprises, il
tourne le dos à l'assistance qui, inlassablement, mitraille le groupe.
Rien à carrer du Doogie.
De leur côté, Francis Bucholz et Herman
Rarebell ne cessent de sourire benoitemment, assurant efficacement la
mission qui leur a été allouée. Wayne Findlay s'amuse également comme un
p'tit fou avec sa guitare estampillée Dimebag Darrell, guitare au
demeurant magnifique. Le Schenk, égal à lui-même, est brillant dans ses
interventions tout en ne sombrant jamais dans la démonstration.
L'inévitable
Coast To Coast est interprété dans une version décoiffante. Au moins,
pendant ce temps-là, on n'entend pas White. Puis résonnent les accords
d'Horizons du nouvel album à venir. Ni transcendant, ni accrocheur, ce
titre finira très rapidement à la trappe, à mon humble avis.
Nous
sommes le 16 mai 2013, ne l'oublions pas et Doogie décide de rendre un
vibrant hommage à Dio, disparu 3 ans auparavant grâce à un titre,
intitulé Before The Devil Knows You're Dead qui ne restera pas dans les
annales. On aurait souhaité mieux du genre une petite cover mais bon,
l'intention était louable.
Bon allez, on ne t'en veut pas Doogie,
t'es énervé mais à la limite, on s'en fout moi, je suis venu voir le
Schenk qui va nous balancer les riffs assassins de Only You Can Rock Me
version Strangers In The Night avec la guitare du même nom.
Pas
de temps mort car le concert monte en puissance et force est d'avouer
que sur les titres d'UFO et des Scorps que Whity est beaucoup à l'aise
bien plus que sur ceux du MSG (seuls 4 titres chantés, ce qui paraît
bien suffisant pour le brave Doogie). Le dernier étant Into The Arena,
un instrumental. On enchaine avec trois autres titres de l'OVNI (Let It
Roll, Too Hot To Handle et Lights Out) particulièrement bien
interprétés. Allez hop, on sort, on va changer les tee-shirts parce que
ça sent l'ours et l'on revient pour proposer une version émouvante de
Holiday (allez, les anciens, on se souvient de la version de Bercy 84
immortalisée sur le World Wide Live des Scorps et on s'y remet) repris
en choeur par le bouillonnant public du Forum.
Les Scorps sont une
nouvelle fois à l'honneur avec Rock You Like A Hurricane (le seul titre
hard qui sera un hit pour le groupe au niveau des radios). Herman
Rarebell quitte son kit de batterie pour nous faire participer
activement, ce qu'il fait avec brio. Le morceau que le public attend,
c'est bien évidemment Rock Bottom. Même si le long solo n'apparaît pas
comme étant aussi définitif que celui qui figure sur le mythique double live
Strangers In The Night, le Schenk impressionne son monde. " A bientôt"
nous fait Rarebell dans son accent germanique si charmant.
Et là, Whity va se racheter même si.....
Blackout : waouh quelle version !!!!!! Puis, il faut bien conclure.
Réclamé à corps et à cris, Schenker se doit de jouer Doctor Doctor.
Aussitôt joué, aussitôt repris en choeur par un public chaud bouillant
tout comme l'ambiance régnant à l'intérieur du Forum. Bon voilà, un
concert honnête et je le dis tout de go, notre ami Doogie, un brin
prétentieux hier soir, n'a pas l'étoffe d'un Phil Mogg ou d'un Klaus
Meine ou même d'un Gary Barden pour interpréter tous ces classiques
intemporels. Merci Doogie d'être venu....